Amour Patrick Tignyemb : « Tonnerre est une partie de moi »

Qui est Amour Patrick Tignyemb ?

 Je suis un jeune camerounais né le 14 Juin 1985 à Douala. J’aime le football, la lecture, les jeux vidéo. J’aime discuter avec les aînés car c’est important.

Quelle est votre actualité́ ?

 Je suis rentré au Cameroun en provenance de l’Afrique du Sud il y a pratiquement trois ans. J’entraine les jeunes gardiens de but dans mon modeste centre de formation. Je suis l’entraineur des gardiens de l’équipe nationale du Cameroun des moins de 17 ans. Donc, j’apprends et je crois que ça va aller.

Suivez-vous encore l’actualité́ de votre ancien club Tonnerre de Yaoundé́ ?

Le Tonnerre Kalara Club, c’est ma famille. C’est une partie de moi. C’est normal que je suive toujours l’actualité de ce club. 

Aujourd’hui, quels sont vos rapports avec le TKC ?

J’ai de bons rapports avec le TKC. Il n’y a aucun problème. Comme je l’ai dit tout à l’heure, c’est ma famille. C’est le club qui m’a accueilli, qui m’a ouvert les portes du haut niveau, en première division au Cameroun. Il est vrai qu’il y a parfois des mésententes, mais la famille reste la famille. Dans une famille, il y’a toujours des hauts et des bas. Je resterai toujours Tonnerre quoi qu’il arrive.

Il y a quelques années, vous étiez l’entraineur des gardiens de but du TKC. Ça s’est bien passé ?

Il y a quelques années, j’étais coach des gardiens de but du Tonnerre. C’était ma première expérience en tant qu’entraineur des gardiens. Les choses se sont très bien passées.  Le staff dirigeant en place m’a très bien accueilli. Je travaillais comme je pouvais. C’étaient mes débuts dans l’entrainement. Il y a des choses que je maitrisais, d’autres pas. Maintenant, avec le temps, j’ai compris beaucoup de choses. Je maitrise beaucoup de choses.

Selon vous, pourquoi l’équipe peine tant sur le plan sportif ces dernières années ?

Dans une famille, lorsqu’il y a des problèmes, rien ne fonctionne normalement. Il faut juste mettre les égos de côté, s’asseoir et régler les problèmes. Il faut se dire les vérités en face, se pardonner et avancer, converger vers les mêmes objectifs. C’est très important !  Si les uns tirent à gauche et les autres à droite, les forces sont dispersées et ça n’aboutira à rien. Pendant que les uns travaillent, demeurent concentrés sur leurs objectifs, nous nous tiraillons, nous tirons dessus. Ce n’est pas bien pour la famille.

Certains anciens joueurs que nous avons interviewés en l’occurrence Bonaventure Djonkep, pensent qu’il faut mobiliser les anciens Kalara boys pour sauver l’équipe. Etes-vous partant ?

Il faut rassembler les anciens joueurs dans la maison. Pour la réponse à votre question, je dirai oui et non. Oui, parce que c’est important de voir des gens qui ont de l’expérience et qui peuvent apporter un plus. Non parce que je pense que ce n’est pas la condition sine qua non pour qu’on réussisse. Il faut s’asseoir et discuter.          

Comment avez-vous rejoint le TKC ?

 Le président Martin monsieur Zanga, Mourinho, m’ont contacté pour me demander de revenir à la maison. Quand on te demande de rentrer chez toi, tu es obligé de rentrer.

Vous faites partie des joueurs qui ont le plus duré au TKC. Qu’est-ce qui explique votre longévité́ chez les kalara boys ?

Je fais partie des joueurs qui ont passé beaucoup de temps au TKC.  Parce que je m’y sentais bien. Quand Papa Essomba Eyenga est venu me chercher à Douala, il est devenu mon deuxième père. Il a mis tous les moyens pour que je me sente bien. Tout jeune que j’étais, je le sentais comme un dragon. Je le sentais tout-puissant. Positivement parlant bien sûr ! L’équipe état bien, l’atmosphère aussi. Il y avait les supporters. L’entourage était super. N’importe quel joueur dans de telles conditions, ne pouvait que rester.  Après un an, il y avait beaucoup de clubs qui rodaient autour de nous.  Coton Sport, Canon, Union. Mais je me sentais très bien avec mon père Essomba Eyenga. On m’avait donné la liberté de m’exprimer, la permission de faire ce que je veux. Pas dans un sens péjoratif.     

Quel souvenir gardez-vous du TKC ?

Je garde de très bons souvenirs de mon passage au Tonnerre. Il y a d’abord l’accueil que m’a réservé mon père, papa Essomba Eyenga. L’ambiance dans le groupe lors des entrainements au lycée bilingue était magnifique. L’entrainement au stade militaire était comme un match de compétition. Il y avait tellement de supporters gommes comme femmes, qui venaient de partout. C’était vraiment extraordinaire.   Cela te donnait envie de te transcender, de bosser pour l’équipe et tu savais qu’l y a des gens derrière.  Quand nous rentrions sur un terrain, il y avait tellement de supporters que c’était veau à voir. Même si tu n’as pas envie de jouer à cet instant, tu vas te donner pour les supporters.

Un mot pour le feu président Antoine Essomba Eyenga qui a présidé́ aux destinées du club pendant tout votre passage ?

Que vais-je dire qui soit à la hauteur de ce monsieur ? Je ne sais pas ce que je vais dire. C’était un monsieur ! Un meneur d’hommes. IL avait la niaque que nous connaissons tous. Mas c’est quelqu’un qui était compréhensif, très gentil et qui voulait rassembler tout le monde.  Je ne cesserai jamais de lui dire merci. Je dis à qui veut l’entendre que je suis arrivé au petit niveau où j’ai pu me hisser. Il me donnait l’amour que seuls mes géniteurs me donnaient. Je pense honnêtement, que les dirigeants du football aujourd’hui doivent copier sa façon de faire ou aller sur sa tombe lui demander comment on fait. Dès lors, je pense que notre football ira mieux. Il faut être malhonnête pur ne pas comprendre, savoir que malgré mes problèmes qu’il y avait, il faisait tout pour qu’on soit professionnels. Si je ne me trompe pas Tonnerre était devenu une SAOS. Chapeau papa et doux repos !

Un témoignage à l’endroit du président Martin Omgba Zing, le dirigeant emblématique du club ?

Je n’ai pas eu la chance et l’honneur de connaître le président Martin Omgba Zing. Mais j’ai eu la chance et l’honneur de connaître ses enfants. Notamment le président Martin et son frère aîné. Pour le peu de temps que je les ai côtoyés, j’ai vu des gens bien, très humbles, très calmes, très effacés. Et qui aiment eux aussi beaucoup le Tonnerre. Et cela pour moi, c’est le plus important. Je l’ai toujours dit après le président Essomba Eyenga, le président Martin que je vois agir également, est celui qui fait un joli travail.

Ces deux dirigeants doivent inspirer les dirigeants des clubs camerounais, n’est-ce pas ?

Ces deux dirigeants doivent inspirer les dirigeant de club de football aujourd’hui. Papa Omgba Zing et Papa Essomba Eyenga ont fait un travail extraordinaire que les dirigeants aujourd’hui doivent copier. Et bien copier même ! Il n’y pas de honte à copier.

Un message de soutien et de félicitations aux joueurs de l’équipe qualifiée à disputer les play-offs en vue de la montée en Elite One…

Je souhaite beaucoup de réussite aux joueurs qui ont qualifié l’équipe aux play-offs. C’est une très bonne chose. On sait que ça va aller. La dernière fois c’est de justesse que Tonnerre a raté la montée. Cette fois-ci sera la bonne. Courage aux joueurs, dirigeants, supporters. Nous savons tous que la famille Tonnerre n’est pas facile. Mais je suis sûr et certain que nous allons retrouver nos lettres de noblesse.             

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