Dans un entretien à bâtons rompus, l’ancien défenseur de Tonnerre de Yaoundé, Bertin Ebwelle, nous parle de son actualité et ressasse son passage au TKC dans les années 80.
Quelle est votre actualité ?
Mon actualité reste le sport, le foot, je me sens bien là-dedans. Vous voyez comme ce matin, j’ai des séances individualisées avec quatre joueurs pour trouver un moyen de les faire progresser.
Depuis vous n’avez pas rebondi en tant qu’entraineur. Avez-vous déjà pris votre retraite ?
Non, pas du tout. Après la période de Covid, J’ai décidé de me concentrer sur mon académie pour essayer de préparer le Cameroun de demain. C’est pour ça que vous me voyez très tôt ce matin ici sur ce terrain en train de travailler avec quelques éléments qui, je pense feront du bien au football camerounais.
Suivez-vous l’actualité de votre ancien club le Tonnerre Kalara Club ?
Oui, je suis le TKC de très près. C’est mon équipe de cœur.
Selon vous, pourquoi l’équipe peine-t-elle ces dernières années ?
Elle peine parce que sur le plan national, il y a déjà cette baisse de talents, je veux dire la fuite de talents vers l’étranger. Ça fait que de nos jours, les enfants qui ont entre 15 et 16 ans, sont toujours prêts à partir. Ça handicape un peu nos clubs d’Elite qui n’arrivent pas à maintenir les joueurs dans leurs effectifs. C’est un peu compliqué. Il y a aussi un manque de projet et de moyens. Tout ça rend le retour au sommet difficile.
Avez-vous déjà pensé à donner un coup de main au club techniquement pour l’aider à améliorer sa situation ?
Si on me le demande, je vais me présenter. Je suis prêt à le faire mais si on ne me le demande pas, je ne le ferai pas.
Certains anciens que nous précédemment interrogés ont suggéré que les anciens joueurs du TKC soient mobilisés pour soutenir l’équipe. Etes-vous partant ?
Je suis partant si c’est un projet. Je suis prêt à apporter ma contribution. Mais si ce n’est pas un projet, ce sera une perte de temps. Il y a plein de choses à faire dans le football qu’on ne peut pas se permettre de gaspiller le temps parce que le temps c’est de l’argent. Il faut que ça soit un projet bien ficelé où chacun a un rôle à jouer.
Maintenant, intéressons-nous à votre passage au TKC en tant que joueur. Comment avez-vous été recruté par le TKC ?
Le TKC c’est aussi la famille parce que mon grand-frère est passé par là. J’ai voulu le suivre après mon départ de Lion de Yaoundé. J’ai choisi le Tonnerre parce que la qualité du jeu me plaisait. Il y a aussi des grand-frères comme Ernest Ebongue qui m’ont vraiment attiré et je me suis retrouvé au Tonnerre. Nous sommes en 1983, ils étaient au TKC et moi j’étais à Lion. On a commencé à se côtoyer. Lion est descendu en deuxième division et j’ai accepté de descendre avec l’équipe ainsi que plusieurs coéquipiers pour l’aider à remonter. Nous avons réussi à remettre Lion en première division et c’est après cette montée que j’ai rejoint le Tonnerre en 84.
Quel souvenir gardez-vous du TKC ?
De grands souvenirs. C’est une équipe de cœur qui m’a beaucoup apporté et qui a connu aussi de très grandes personnalités. Tous les anciens ministres étaient pratiquement les membres du TKC. Il y avait un bon vivre dans le club à notre époque.
Parmi ces anciennes personnalités, il y avait surtout le président fondateur du TKC Martin Omgba Zing. Un mot pour lui.
Martin c’était un homme de valeur, un bienfaiteur, un rassembleur qui a beaucoup œuvré pour le football camerounais. C’est un mécène qu’on ne peut pas oublier. C’est un homme de cœur qui était prêt à aider les jeunes. C’est tout ça qui a fait la grandeur de ce personnage qu’on ne va jamais oublier.
Ce dirigeant emblématique doit inspirer les dirigeants actuels des clubs camerounais. N’est-ce pas ?
Oui, les actuels dirigeants de club doivent s’inspirer de ce modèle. C’est vrai que les temps ont beaucoup changé et les contextes ne sont plus pareils mais ils doivent avoir la même passion que Martin qui était prêt à tout pour bien faire avancer et gagner le Tonnerre.
Quels conseils donnez-vous aux jeunes qui portent le maillot du TKC aujourd’hui ?
Je leur demande d’être résilients parce que le football a beaucoup changé. Maintenant, c’est le foot business qui nécessite beaucoup de travail. Il faut être prêt à se sacrifier. Je les exhorte aussi à quitter les zones de distraction comme les boites de nuit et les bars qui ne peuvent pas leur apporter quelque chose. Qu’ils quittent ces milieux pour se concentrer. Il y a beaucoup d’argent dans le foot et pour le gagner, il faut beaucoup travailler et se sacrifier pour le gagner. Il faut travailler jusqu’à ce qu’il y ait les résultats.